Cette photographie verticale met en valeur deux sommets mythiques du célèbre massif du Mont-Blanc, en France. Au premier plan, l’Aiguille des Drus est l’une des hautes montagnes des Alpes les plus difficiles à gravir. Derrière elle, l’Aiguille verte se dresse, majestueuse, à 4122 mètres d’altitude. Pyramide parfaite semblant toucher le ciel, elle paraît inaccessible à l’homme. Admirer ces légendes de roche, qui ont joué un rôle primordial dans l’histoire de l’alpinisme, me procure toujours une émotion intense.
Mises en lumière par un soleil de fin d’après-midi, les deux flèches plâtrées de neige transpercent les nuages. Dans cette œuvre, j’ai voulu mettre en valeur la verticalité foudroyante des aiguilles de pierre. Leur pureté est également soulignée par la beauté de leur manteau neigeux. Elles n’adoptent ce profil himalayen que quelques rares jours par an. Pour cela, la tempête qui enneige leurs parois doit être suivie de conditions d’humidité et de vent particulières qui permet aux flocons de rester accrochés aux sommets. L’instant est fugace car le soleil, dès son apparition, fait fondre la neige et réapparaître la roche. Point d’orgue au tableau, il faut enfin avoir la chance que des nuages traversent le ciel lorsqu’il se dégage. Alors seulement, le moment est parfait.
Parvenir à réaliser une œuvre si spectaculaire m’oblige à étudier chaque jour la météo. Lorsqu’un créneau favorable se dessine, je fais un suivi heure par heure de l’évolution des conditions afin d’estimer le plus précisément possible le moment propice à la prise de vue. J’ai réalisé ce portrait grandiose de l’Aiguille verte et des Drus par hélicoptère. Cet angle spectaculaire, qui donne toute sa verticalité aux sommets, ne peut en effet être obtenu du sol. J’ai eu la chance exceptionnelle d’avoir pu voler à travers la tempête, entre les nuages, afin de pouvoir aujourd’hui vous présenter cette œuvre magistrale.