Dressées vers le ciel, les Dames Anglaises percent la brume à 3610 mètres d'altitude. Je contemple ces gardiennes austères qui veillent sur le royaume du Mont-Blanc, tantôt dissimulées par les voiles des nuages, tantôt révélées dans toute leur splendeur minérale. À leurs pieds repose le bivouac des Dames Anglaises, refuge sublime pour les alpinistes audacieux.

J'ai capturé ce fabuleux portrait en 2019 alors que les brumes dansaient avec les sommets, créant cette atmosphère mystérieuse et presque irréelle. La neige qui s'accroche aux faces, les contrastes saisissants entre l'obscurité de la roche et l'éclat immaculé des névés, la puissance de ces monuments naturels qui défient l'apesanteur – tout converge vers cette symphonie monochrome où les gris se déclinent à l'infini.

Les Dames Anglaises, dans leur élégance britannique et leur stoïcisme face aux éléments, nous rappellent notre insignifiance face à la grandeur alpine. Elles se tiennent là, imperturbables, tandis que les nuages s'enroulent autour de leurs silhouettes acérées, comme pour chuchoter des secrets millénaires que seule la montagne peut entendre.

Cette photographie est le témoin d'une rencontre, d'un dialogue entre la lumière et l'ombre, entre l'éphémère et l'éternel. Elle raconte la fascination sans cesse renouvelée pour ces cathédrales naturelles qui hantent mes rêves et guident mes pas vers les hauteurs.