Nous voici face à la Dent Blanche, l’un des plus beaux sommets des Alpes valaisannes, en Suisse. Du haut de ses 4358 mètres d’altitude, la montagne domine le val d’Anniviers, le val d’Hérens et la vallée de Zermatt. Au premier plan de la photographie, le Grand Cornier nous dévoile ses glaciers suspendus. Tant la Dent Blanche est phénoménale, Guy de Maupassant la surnommait la « Monstrueuse coquette ». Chaque année, je fais le tour de cette impressionnante pyramide pour tenter d’immortaliser une nouvelle facette de sa personnalité.
J’aime particulièrement cette photographie, qui met en valeur l’envergure exceptionnelle de ce sommet si fascinant. J’ai réalisé cette œuvre au cours de l’été 2016. En observant l’évolution des conditions météorologiques, j’ai remarqué l’arrivée de perturbations inhabituelles pour un mois de juin. J’ai patiemment attendu que la tempête balaie la montagne et couvre de neige son sommet. Puis, dans la nuit, équipé de tout mon matériel, je suis monté vers le point de vue que j’avais repéré, du côté du val d’Anniviers. Au lever du soleil, quand la neige a cessé de tomber et que les nuages se sont dissipés, la Dent Blanche m’est enfin apparue, plus majestueuse que jamais. Ses parois enneigées en dessinaient la pureté et les nuages encore présents soulignaient sa puissance.
Mon art se compose en majorité de clichés en noir et blanc. Mais ce portrait vertical de la Dent Blanche est monochromatique. J’ai voulu conserver dans l’œuvre finale la beauté des teintes bleues et grises présentes dans l’atmosphère ce matin-là. Elles offrent au tableau une dimension céleste, empreinte de force et de sérénité.