Le Finsteraarhorn trône à 4274 mètres d'altitude dans sa splendeur glacée, chevauché par les derniers lambeaux d'une tempête vaincue. Situé à la frontière entre le Valais et Berne, ce souverain de pierre émerge tel un fantôme de cristal d'une mer de brume, défiant quiconque ose prétendre à sa conquête. Sa silhouette pyramidale s'élève vers les hauteurs tandis que les glaciers qui l'ennoblissent dessinent un manteau royal drapé jusqu'à ses pieds.

J'ai guetté cette montagne pendant des années afin de la photographier sous sa plus belle allure. Ce jour-là, la montagne m'a enfin révélé son vrai visage. Un sommet sauvage qui déploie sa puissance dans un camaïeu de gris. Chaque nuance raconte une bataille ancestrale entre la roche et la glace. Les glaciers qui s'échappent de ses flancs coulent comme des fleuves pétrifiés. Mes doigts sur le déclencheur, j'observe ce géant tutoyer le néant. L'émotion me submerge quand la montagne révèle sa vulnérabilité cachée sous sa carapace de glace éternelle. Les crevasses béantes racontent l'histoire du temps, ces cicatrices lumineuses qui cisèlent la face comme autant de veines de marbre.

L'œuvre capture l'instant où le Finsteraarhorn, sortant des nuages, révèle sa splendeur. Chaque arête, chaque crevasse, chaque courbe s'illumine dans un noir et blanc saisissant qui magnifie sa nature altière.