Face au ciel des Alpes, le Weisshorn surgit tel un colosse de glace et de roche. Depuis la vallée de Zermatt, au-dessus de la Domhütte, sa silhouette se dessine dans une pureté saisissante. À 4 506 mètres d’altitude, il domine le val d’Anniviers et la vallée de Zermatt, gardien des Alpes et joyau de la Couronne impériale. Son arête nord est considérée par les alpinistes comme l’une des plus belles courses des Alpes.

Ce jour-là, la tempête venait à peine de céder. La face du Weisshorn, encore fraîchement plâtrée de neige, scintillait sous les rayons du soleil. Un nuage, glissant le long de son arête, s’élevait vers le ciel comme pour saluer la victoire de la montagne sur les éléments. Dans cette lumière, le Weisshorn se révélait dans toute sa dimension, transformant la scène en une véritable œuvre d’art.

En 2021, j’ai eu le privilège de parcourir l'arête nord du Weisshorn. Une aventure qui marque à jamais. L’ascension, exigeante et sauvage, m’a conduit sur des passages inattendus, où la roche alternait avec la neige. Chaque pas m’éloignait du monde ordinaire pour m’ancrer un peu plus dans cet univers d’altitude, où l’effort se mêle à la contemplation.

Photographier le Weisshorn, c’est tenter de capturer l’équilibre entre force et fragilité. C’est figer l’instant où la nature, indomptable et majestueuse, se laisse approcher. Devant cette œuvre en noir et blanc, je ressens la fierté et l’émotion de celui qui a pu fouler un sommet de légende. Un hommage à la beauté pure de la haute montagne, éternelle en apparence, mais aujourd’hui si vulnérable.